Le vote de la loi sur la réforme ferroviaire le 14 juin, n’a pas sifflé la fin de partie comme aimeraient le faire croire le gouvernement et la direction de l’entreprise.
Il reste 80 % de la réforme à écrire : ordonnances, décrets, CCN.
C’est par l’ouverture de véritables négociations afin d’améliorer la production et le cadre social de la CCN que nous mettrons en évidence que les 3 piliers du gouvernement de nature politicienne sont des dogmes « libéraux » et non des solutions concrètes pour améliorer l’efficience de notre entreprise publique au service de nos concitoyens.
La mobilisation par la grève reste indispensable pour obliger le gouvernement à ouvrir de véritables négociations sur les attentes et les besoins exprimés par les cheminots.
Mobilisons-nous, tous ensemble, pour :
- Imposer la prise en compte de nos besoins et de nos préoccupations : qualité de la production, devenir de l’entreprise, avenir des personnels ;
- Amener gouvernement et direction à répondre aux véritables enjeux : besoins de régénération du réseau, fiabilité et qualité de la production, qualité des organisations, respect des personnels ;
- Obtenir une convention collective de haut niveau, avec pour référence le Statut et la réglementation SNCF.
Cette loi ne règle rien sur le fond, ignore la véritable nature des défis à relever et veut imposer de manière autoritaire des orientations rejetées par les cheminots. Son application créerait les conditions d’une dégradation accrue de la qualité de la production. Et surtout, elle ne tient aucunement compte de l’expression des cheminots.
Sans vous, sans nous, ne l’oublions jamais, rien ne marche !
Le résultat de la Vot’Action a été sans appel, tant pour le niveau de participation et le besoin d’expression qu’il traduit (plus de 60% des salariés avec une très forte implication des maîtrises et cadres dont des DET), que par le résultat du vote (95% des votants ont exprimé leur rejet de la réforme ferroviaire).
Malgré toutes les tentatives des COMEX pour dénigrer cette démarche, la traitant d’abord par le mépris, puis mettant tout en oeuvre pour en saboter le déroulement, l’encadrement, en refusant le silence, s’implique avec conviction.
Gouvernement et direction disent avoir entendu les inquiétudes des cheminots…
Mais malgré ces propos de pure circonstance, qui ne les engagent en rien, force est de constater que le gouvernement et la direction de l’entreprise restent sourds au message envoyé. Le résultat de la dernière réunion tripartite en est la meilleure preuve : désengagement du gouvernement, manœuvres dilatoires de l’UTP !
Rien ne se fera sans notre consentement et notre engagement !
Nous mesurons quotidiennement les difficultés concrètes provoquées par les choix des dirigeants de l’entreprise.
Ceux-ci :
- impactent la fiabilité des organisations et la qualité du travail par la segmentation en produits, la bureaucratisation des relations entre activités ;
- nous dépossèdent de nos savoir-faire par une massification de la sous-traitance et la vente des bijoux de famille par le biais du processus des filialisations suivies d’ouverture du capital…
La liste des désorganisations générées par les choix des premiers dirigeants de l’entreprise serait longue. Chacun d’entre nous peut la compléter à partir de son quotidien. Depuis des années, les hauts dirigeants de l’entreprise mènent une politique d’austérité. Les personnels, seuls véritables créateurs de « richesses » dans l’entreprise, en font les frais.
Pendant longtemps, les personnels d’exécution ont été la cible principale contre l’emploi cheminot, à coups d’externalisations et de filialisations à outrance. Les catégories Maîtrises et Cadres atteignent désormais plus de 50% de l’effectif.
Ces catégories sont à leur tour l’objet des écrémages : suppressions de postes, jusque dans les fonctions de direction, extinction des pôles d’appui jugés inutiles. Les techniciens et les ingénieurs, qui ont inventé la technologie ferroviaire d’aujourd’hui, voient leur travail sous-traité et leurs projets abandonnés.
Un plan stratégique régressif
Agents d’exécution, de maîtrise et cadres seront les grands perdants du « plan stratégique » que le directoire veut engager (déqualification des postes, remise à plat des métiers, déroulement de carrière à la tête du client…). Les COMEX utilisent le faible niveau de droits de la CCN, pour imposer le moins disant social.
Les volets de la CCN, « champ d’application » (exclusion de nombreux métiers cheminots, « contrat de travail » (26 jours de congés, et maintien de salaire réduit, garantie de l’emploi, garanties disciplinaires) et « temps de travail » (forfait-jours à 217 contre 205 à la SNCF, temps de travail effectif…) doivent être renégociés. La négociation de la classification des métiers et la rémunération doit reconnaître les qualifications des salariés, avec une grille et un déroulement de carrière.
Les Maîtrises et Cadres doivent mesurer la déloyauté des premiers dirigeants qui les contraignent à gérer « au front » les effets de la réduction permanente des moyens dédiés à la production. Chacun a pu en constater la réalité lors des incidents et drames intervenus ces derniers temps : recherche de lampistes (souvent le Dpx), impunité totale pour les responsables des politiques stratégiques.
Stoppons la dérive autoritaire de hauts dirigeants décrédibilisés qui n’ont aucune loyauté vis-à-vis de salariés dont l’engagement ne s’est jamais démenti.
Soyons loyaux avec les agents de nos équipes qui ne nous font jamais défaut dans nos missions quotidiennes, les collègues avec qui nous coopérons, nos usagers qui donnent tout son sens à notre engagement professionnel.
PARTICIPER À LA PROCHAINE JOURNÉE DE GRÈVE ET DE MANIFESTATIONS, C’EST :
• Donner le prolongement nécessaire à la Vot’Action !
• Chercher le cadre social de haut niveau ;
• Redonner du sens à notre travail, à nos métiers ;
• Construire un service public ferroviaire (Marchandises et Voyageurs) qui dote la France d’une politique solidaire et de transition écologique.
Avec les cheminots de l’encadrement,
le succès de cette journée permettra de peser dans les discussions
gouvernement et patronat du ferroviaire.