GUICHETS SNCF : LES BONS, LES BRUTES ET LES TRUANDS !
Commercial Voyageurs
Refusant de reconnaître l’impact catastrophique de la suppression de 900 vendeurs en un an, la Direction SNCF a multiplié les tactiques de diversion face à la polémique sur les temps d’attente aux guichets. La CGT dénonce cet enfumage et exige de véritables mesures pour améliorer le service public!
Les bons…
Début juillet, alors qu’on leur demandait de refouler les usagers dont le départ ne se faisait pas le jour même et qui n’avaient pas de rendez-vous, des agents SNCF ont décidé de passer outre les consignes et de servir tout le monde. C’était une manière d’éviter le conflit, donc les agressions. C’était également une volonté d’affirmer que le service public est toujours d’actualité, et que tous les usagers doivent trouver une réponse à leurs besoins de transport en venant à la gare !
La Direction SNCF, totalement engoncée dans une réforme ferroviaire qui la transforme en monstre froid capitaliste, n’a rien trouvé de mieux que de lancer des procédures disciplinaires contre les 37 cheminots pour « sabotage concerté » (un motif utilisé contre les Résistants pendant l’occupation nazie !).
Grâce à l’intervention immédiate de la CGT, la Direction a annoncé l’abandon des procédures !
Les brutes…
La Direction déploie des moyens considérables pour écarter les usagers des gares et des guichets, jusqu’à financer des associations qui organisent des ateliers gratuits « comment acheter un billet en ligne » !
Mais rien n’y fait : l’affluence est toujours de mise aux guichets. Certaines populations ne peuvent pas s’en passer (touristes, usagers en difficulté avec internet, etc…). D’autres font le choix du contact humain pour un meilleur service (demandes spécifiques, certitude d’avoir le billet le moins cher…). Et désormais, les guichets font de l’après-vente d’internet et probablement celui des buralistes.
Les vendeurs sont indispensables !
Leur disparition forcée dans les petites gares provoque la colère des usagers et des élus locaux. Dans les grandes gares, notamment parisiennes, ce sont les files d’attente de plusieurs heures qui ont fait leur apparition.
Les truands…
La Direction SNCF a, comme à son habitude, répondu à l’urgence médiatique par un coup de com’ : 150 agents allaient être déployés dans les gares parisiennes…
Sauf qu’il s’agit de personnels sous-traitants peu formés et pas habilités à la vente. Ils peuvent donc fournir quelques renseignements, mais guère plus. Et ils ne seront plus là à la rentrée !
Pour tenter de dégonfler les files d’attente, la Direction a donc imposé le rendez-vous obligatoire à Paris, ou le renvoi sur d’éventuels buralistes en province.
On ne peut comprendre ce passage en force qu’en connaissant le contenu de la réforme ferroviaire votée en 2018 : le Gouvernement fixe désormais une trajectoire financière à la SNCF. Elle lui permet d’obliger l’entreprise publique à dégager des bénéfices pour financer (à la place de l’Etat) les investissements massifs qui sont indispensables pour les infrastructures.
Placée dans cet étau financier, la SNCF fait feu de tout bois : elle supprime des emplois de production, ce qui se répercute sur la qualité du transport (pannes matériels…). Et elle supprime surtout des emplois de services (vendeurs, contrôleurs…), ce qui impacte la sûreté et aussi les files d’attente aux guichets.
La CGT continue donc à dénoncer une réforme ferroviaire votée sur des mensonges, qui débouche sur des scandales à répétition concernant l’effondrement du service public.
Il faut sortir de la spirale infernale !
La CGT exige que les 900 postes supprimés à la vente soient recréés et que les gares et guichets fermés soient rouverts.
En mesure immédiate, la Direction SNCF peut faire appel à une partie des 4 000 cheminots qui croupissent dans les EIM (sortes de Pôle Emploi interne) à la suite de la suppression de leur poste.
Par exemple, sur la seule Région de Paris Saint Lazare, 42 cheminots issus de la filière commerciale sont actuellement à l’EIM. Ils pourraient amener un renfort immédiat et pérenne dans les gares de la Région.
Des solutions simples et évidentes existent pour améliorer le service public ferroviaire. Mais pour les mettre en oeuvre, il faut retirer la réforme de 2018 et donner une nouvelle orientation progressiste à l’action publique.