INFO LUTTES N°45
ON EST LÀ, ON NE LÂCHERA PAS !
Même en activant tous ses relais dans les médias, le Gouvernement ne parvient pas à faire croire à un affaiblissement de l’opposition à sa réforme des retraites.
Les commentateurs se satisfont des trains qui roulent mieux, mais dans la seconde suivante, ils dénoncent les ports bloqués ou les coupures d’électricité.
Emmanuel Macron est contraint de quitter un théâtre, le Ministre de la Culture annule ses vœux lundi à la Bibliothèque Nationale de France, car les grévistes l’attendaient de pied ferme…
On se demande désormais combien de jours vont-ils encore tenir dans ce bourbier qu’est devenu la casse de notre protection sociale ?
Aidons-les à abandonner : mobilisons-nous encore plus fort !
La Fédération CGT des cheminots appelle chaque collectif de travail, chaque cheminot, dans tous les métiers, à réfléchir à la manière la plus efficace de maintenir la pression collective par la grève.
Chaque jour, mettons-nous à disposition des actions locales interprofessionnelles pour renforcer la visibilité d’une ébullition permanente contre la réforme.
Participons fortement aux actions professionnelles et interprofessionnelles qui seront organisées les 22 et 23 janvier à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CGC, FSU, Solidaires, UNEF, UNL.
Et contribuons à faire du 24 janvier 2020 un véritable raz-de-marée de grèves et de manifestations.
Ce jour-là, pas un train ne doit rouler, pas un chantier de travaux ne doit être organisé, pas une gare ne doit être ouverte, pas un engin ne doit sortir des ateliers, pas un service ne doit être ouvert, pour envoyer un message très puissant : comme tous les autres salariés, les cheminots rejettent la réforme des retraites et exigent des négociations pour améliorer le système actuel !
Pour ceux qui ont adapté ou adapterons leur forme de mobilisation, posez massivement vos DII au moins 48h avant votre prise de service du 24 janvier 2020.
Tous les instituts de sondage montrent une opposition très majoritaire des français à la réforme des retraites. Malgré le théâtre médiatique autour de l’âge pivot, l’annonce de son pseudo-retrait ne change rien à l’opinion de la population.
Quelques extraits :
Mardi – Harris RTL AEF 67 % des français s’inquiètent de la mise en place d’un régime par points.
Mercredi – ELAB BFMTV 67 % des français considèrent que la réforme des retraites est mal gérée par Édouard Philippe.
Jeudi – ODOXA Le Figaro 66 % des français jugent la grève justifiée.
Samedi – IFOP JDD 51 % des français sont favorables au mouvement (contre 33 % opposés).
Dans ce dernier sondage, les électeurs LREM soutiennent à hauteur de 19 % le mouvement, soit +6 points par rapport à la semaine précédente !
Quelle que soit la question posée ou l’institut, l’opposition à la réforme progresse.
Le ministre DJEBBARI le dit lui-même « en démocratie, il s’agit de convaincre et non pas de s’imposer par la force ». Un petit effort, il faut maintenant passer de la parole aux actes !
Alors que la grande masse des actions organisées par les grévistes est pacifique, certains médias focalisent désormais sur une soi-disant « radicalisation du mouvement ».
Ils tentent de discréditer la grève pour retourner l’opinion publique.
Ne leur fournissons pas de matière et dénonçons ces mensonges. Notre grève trouve sa force dans le grand nombre et dans la protestation pacifique, mais déterminée !
- Des retraites aux flambeaux se sont déroulées de nuit sans aucun incident cette semaine : Nice, Limoges, Caen, Créteil, Douarnenez, Le Mans, Orléans, Brest, Clermont-Ferrand, Marseille, Beauvais, Perpignan, Dinan, Alençon, Niort, Grenoble, Morlaix, Belfort (photo ci-contre), etc.
- Des centaines d’actions devant les entreprises ou sur les marchés ont été menées.
- Après les avocats, les enseignants, les infirmières, ce sont les salariés de l’aéronautique militaire de Clermont-Ferrand qui ont jeté leurs bleus vendredi.
- Des centaines de pompiers se sont couchés devant le palais de justice de Strasbourg vendredi en déposant des cercueils.
- Les grévistes de l’Opéra de Paris ont à nouveau donné un concert gratuit en plein air samedi devant des milliers de personnes. Idem à l’Opéra de Rouen et au Ballet de Nancy.
- Le musée du Louvre a été fermé par la grève de son personnel, le défilé Hermès au Mobilier National a été perturbé par le piquet des grévistes,
Dans une publicité pour ses produits d’épargne intitulée « les réformes qui vont avoir un impact sur votre retraite », l’assureur AXA annonce que l’« unification des 42 régimes actuels par la création d’une retraite par points » va provoquer « la baisse programmée des futures pensions » !
Cette publicité a immédiatement été retirée pour ne pas mettre en difficulté le Gouvernement. Le service commercial d’AXA a probablement été trop pressé de se gaver…
Cela confirme que cette réforme va nous appauvrir !
Dans un document du 15 janvier, le Conseil Supérieur de la fonction militaire a émis un avis défavorable à la réforme. Le principal motif est que malgré les annonces de maintien de certaines dispositions du régime actuel, les pensions subiraient une décote de 20 à 60 % !
Les hauts gradés seraient-ils devenus d’horribles gauchistes ? Probablement pas.
Ils ont simplement analysé le système proposé et fait des calculs.
Des réalisateurs mettent leurs films à disposition gratuitement pour organiser des initiatives : http://www.lesmutins.org/des-films-en-soutien-aux-caisses
Mardi, Alain Robert, le « spiderman français » a organisé un de ses happenings en escaladant à mains nues la tour Total à Paris, en soutien aux grévistes.
Le mercredi 22 janvier, à partir de 19h au cirque Phénix, pelouse de Reuilly à Paris (12e arrondissement), un grand concert de solidarité est organisé par la CGT avec la participation d’Audrey Vernon, Cali, Imany, Clarika, Te Beyio, Gauvain Sers, Guillaume Meurice, Alex Vizorek, Frédéric Fromet, Marie Réno, HK, Lénine Renaud, Didier Super, Agnès Bihl et Yvan Le Bolloc’h.
La recette sera reversée aux caisses de grève.
Plusieurs AG de la RATP ont décidé de se recaler sur les temps forts interprofessionnels, et le taux de grévistes baisse à la SNCF, à Radio France et à l’Opéra de Paris. C’est plutôt normal après 45 jours de grève !
Certains commentateurs sautent sur l’occasion pour traduire cela par la fin du conflit.
Ils oublient un peu trop vite que depuis la rentrée, les enseignants, les avocats, les dockers, les salariés de l’énergie et de la culture durcissent leur mobilisation.
L’opération « port mort » des dockers, relayée par les marins, provoque la frayeur des patrons. Dans l’énergie, les plates-formes de stockage de gaz se rapprochent des niveaux critiques. La pétrochimie de l’étang de Berre est à l’arrêt. Dans les usines Vittel, Candia, Nestlé, Bonduelle, les grévistes perturbent désormais durement la production.
Il n’y aura pas de relâche tant que le retrait ne sera pas annoncé !
Vendredi, la direction SNCF a annoncé un manque à gagner de près d’un milliard d’euros en lien avec le conflit social sur les retraites.
Au regard des 33 milliards de chiffre d’affaire de la SNCF, cela représente donc 3 % de pertes.
Dans la foulée, elle annonce une possible vente de filiale(s), et un plan d’économies.
Or la vente d’ERMEWA (loueur de wagons Fret) est envisagée depuis des mois par la Direction SNCF qui poursuit son abandon progressif du transport de marchandises. Pas question de faire porter la responsabilité aux grévistes !
En réalité, ce sont les contraintes budgétaires imposées par le Gouvernement dans la réforme de 2018 qui amènent la direction à vendre les bijoux de famille.
Pour 2020, SNCF Réseau doit financer 2,7 milliards d’euros de régénération du « réseau structurant ». Or l’État ne les finance qu’à 0,7 % ! SNCF Voyageurs se voit donc imposer une hausse de 225 millions d’euros du dividende qu’elle doit verser à SNCF Réseau (mécanisme issu de la réforme de 2014).
En parallèle, l’annonce récente du Gouvernement qu’il ne financera pas les « petites » lignes, alors que les Conseils Régionaux exigent leur maintien, va obliger SNCF Réseau à faire un effort supplémentaire.
Enfin, le financement de la SNCF dans les grands projets décidés par l’État (EOLE, CDG Express, Lyon-Turin) va doubler en 2020 pour représenter 20 % des budgets.
Autrement dit, l’État n’a pas changé de logique : il décide et c’est la SNCF qui finance, quitte à sacrifier les moyens du service public ferroviaire pour cela, ou à vendre des filiales.
CES ANNONCES CONFORTENT LA STRATÉGIE SYNDICALE CGT : EN PLUS DU RETRAIT DE LA RÉFORME DES RETRAITES PAR LE GOUVERNEMENT, NOUS EXIGEONS DE VÉRITABLES NÉGOCIATIONS SUR LES SUJETS D’ENTREPRISE AVEC LA DIRECTION SNCF !
On le voit tous les jours, c’est dans les entreprises et les services où la CGT est la plus forte que la grève contre la réforme des retraites est la plus vigoureuse.
Les médias et les membres du Gouvernement ne s’y trompent pas : ils attaquent avec véhémence notre organisation syndicale pour tenter de l’affaiblir.
Face au rouleau compresseur de l’État et des capitalistes, nous ne pouvons compter que sur notre nombre, notre organisation, nos moyens de communication et de mobilisation.
Plus nous serons nombreux, plus nous serons efficaces et puissants !
356 cheminots ont rejoint la CGT depuis le début de la grève !
Pour être plus fort, adhérez à la CGT !