INFO LUTTES N°5
4E JOUR DE GRÈVE : ON CONTINUE !
Toutes les Assemblées Générales ont reconduit la grève jusqu’à lundi.
La mobilisation du week-end s’est stabilisée à un haut niveau de grévistes de près d’1 cheminot sur 2, tous collèges confondus, selon les chiffres de la Direction.
Pour lundi, les Directions de la SNCF et de la RATP déconseillent aux usagers de se rendre en gare au regard de la forte mobilisation et du faible niveau des circulations.
Il faut amplifier le rapport de forces par une grève encore plus forte !
LE RAPPORT DE FORCES
SNCF :
Chiffres à 8h, le samedi 7/12 : 45,01 % de grévistes (dont 79,72 % des ADC et 70,57 % des ASCT). La Direction n’a pas transmis de chiffres définitifs sur la journée.
Chiffres à 8h, le dimanche 8/12 : 40,43 % de grévistes (dont 79,97 % des ADC et 60,25 % des ASCT).
53 % des français ont de la sympathie pour le mouvement ou le soutiennent. Allons à leur rencontre pour les inciter à organiser la grève dans leur entreprise !
Interpro :
Reconduction dans 7 raffineries sur 8, dans certaines plateformes logistiques, des réseaux de transports urbains, des écoles, etc.
Appel de l’intersyndicale confédérale à deux temps forts dans la semaine pour permettre à d’autres entreprises publiques et privées de rentrer dans la lutte :
- Mardi 10 décembre 2019 ;
- Jeudi 12 décembre 2019.
Des manifestations seront organisées dans tout le territoire.
Appel à participer aux Assemblées Générales
Si la mobilisation est forte, la participation des grévistes aux Assemblées Générales reste insuffisante (1 gréviste sur 8).
La CGT appelle les cheminots à participer plus nombreux aux AG, pour débattre de la situation, pour que les décisions sur les suites soient représentatives de la population cheminote, pour participer aux initiatives (manifestations, distributions de tracts, etc.). Donnons-nous tous les moyens d’une grève victorieuse !
Nous alertons les cheminots sur le fait que la Direction observe le déroulement des AG (voir fiche de compte-rendu ci-contre) pour mesurer l’état d’esprit à partir du niveau de participation et du contenu des interventions des grévistes.
Pour envoyer un message clair de notre détermination, il faut donc être en grève et présent aux AG pour participer aux décisions !
Le rôle du syndicat plus important que jamais
La Fédération CGT appelle également ses adhérents à participer aux Assemblées Générales de syndiqués, qui permettent :
- De se former et de s’informer (par exemple sur l’enjeu des retraites ou sur les négociations CCN « classifications /rémunération » au travers de diaporamas qui ont été adressés aux syndicats pour prendre le temps de décortiquer ces sujets) ;
- D’assurer la conduite quotidienne de la lutte (organisation pour tenir les piquets de grève, faire les tournées, aller distribuer des tracts dans les autres entreprises, faire remonter les infos) ;
- De déterminer la position de la CGT sur tous les sujets locaux et de faire remonter à la Fédération les analyses et les attentes de manière à ce que cette dernière adapte sa position en fonction des majorités qui se dégagent.
Les syndicats CGT, c’est l’union des syndiqués… Et l’union fait la force !
Ils ont décidé de rejoindre la CGT : 63 cheminot·e·s se sont syndiqué·e·s depuis le 5 décembre 2019…
Toi aussi, organise ta colère et tes revendications avec la CGT !
Négociations ?
Quelques cheminots militent pour le rejet de toute négociation.
Pour la CGT, tous les conflits sont par nature destinés à obtenir des négociations pour porter les revendications des salariés.
Le niveau d’exigence (et de résultat) dépend du niveau d’engagement des salariés dans la grève et de leur détermination à tenir.
Dans le conflit actuel, il n’y aurait aucun sens à gagner sur les retraites et à ne rien faire sur les questions professionnelles.
Cela laisserait le champ libre au patronat des transports et à la Direction SNCF pour nous imposer un cadre social éclaté entre les différentes entreprises, une CCN qui favoriserait le dumping social, des Règlements Intérieurs des Sociétés Anonymes qui nous ramèneraient au XIXe siècle (voir encadré), des droits laminés à la SNCF (statut vidé, RH0254 abrogé), un système ferroviaire toujours étranglé par le poids des investissements, donc la poursuite des restructurations et des suppressions d’emplois en cascade, etc.
La CGT réaffirme qu’il faut mener les deux combats en même temps.
La Direction SNCF, au contraire, va tenter de s’exonérer de répondre aux cheminots sur les sujets d’entreprise.
Quant à l’UTP (le patronat des transports qui négocie la Convention Collective Nationale), il va faire de même.
Il faut donc que tous les cheminots grévistes EXIGENT ces négociations.
Premier rendez-vous : le mardi 10 décembre est prévue une dernière réunion de négociation sur la CCN.
La méthode CGT
Nous menons le conflit interprofessionnel sur les retraites (dans lequel chacun peut mesurer que la CGT est au coeur de la mobilisation dans toutes les branches où elle est forte), et nous ne reprendrons le travail qu’à la victoire (ou s’il n’y a plus de mobilisation interprofessionnelle).
Et à ce moment-là, nous devrons avoir arraché de véritables acquis à la Direction de l’entreprise sur les sujets professionnels, car il serait difficile de mener un second conflit sur ces sujets à la suite du premier.
Autrement dit, nous exigeons des réponses immédiates de la part de la Direction SNCF sur les 28 revendications unitaires, mais nous ne reprendrons le travail que lorsque la bataille des retraites aura été menée à son terme.
Les Règlements Intérieurs des Sociétés Anonymes ?
La Direction a transmis aux organisations syndicales un sommaire de Règlement Intérieur « socle », qui sera complété par chaque SA en fonction de ses propres objectifs.
Ces RI seront publiés au 1er janvier 2020 en même temps que la création des SA.
Ce socle comporterait 38 articles, eux-mêmes déclinés en plusieurs points. Il semble établi pour remplacer un certain nombre de RH (comportement, règles d’hygiène et de sécurité, surveillance médicale, formation…) et certaines dispositions du Statut (sanctions, facilités de circulation…).
Quelques exemples de points inscrits :
➔ Interdiction de prendre ses repas sur les lieux de travail
➔ Ouverture des armoires et des vestiaires individuels
➔ Signalement des accidents du travail
➔ Test d’alcoolémie
➔ Usage des véhicules de l’entreprise
➔ Danger grave et imminent
➔ Vidéosurveillance
➔ Tenue professionnelle
➔ Manifestation dans les emprises de l’entreprise
➔ Interdiction d’utiliser des fournitures et équipements du GPF pour ses besoins personnels
➔ Obligation de loyauté
➔ Interdiction de diffuser dans l’entreprise des journaux, tracts, pétitions et de procéder à des affichages sans autorisation de la direction.
Ce ne sont là que quelques extraits. Nous n’avons pas encore le détail précis de ce que la Direction veut écrire. Mais il parait évident que le flicage, la répression et le maintien ou le renforcement des contraintes professionnelles est à l’ordre du jour.
Nous devons DÈS MAINTENANT peser pour faire supprimer un certain nombre de ces menaces sur nos conditions de travail du quotidien !
Étalement de la mise en place de la réforme ?
Mercredi, le Gouvernement devrait prendre la parole pour faire des annonces.
D’après les débats publics, on croit comprendre qu’il pourrait proposer des hausses de salaires dans l’Éducation Nationale et ne pas appliquer le passage au régime par points à certaines générations de cheminots et de traminots RATP.
La CFDT n’attend que cela pour annoncer sa sortie du conflit (bien qu’elle n’y soit jamais véritablement rentrée !) et se recaler sur la position de sa confédération qui est favorable à la fin des régimes spéciaux.
L’objectif du Gouvernement est de diviser les grévistes pour gagner la fin du conflit.
La CGT appelle les cheminots à ne pas tomber dans le panneau d’un report qui ne serait que cosmétique. Quelle serait la valeur de nos pensions dans un régime qui ne serait plus alimenté par des cotisations (puisque les nouvelles générations seraient au système par point) ? Quelle pérennité d’un tel système alors qu’il ne génèrerait que du déficit de la caisse ?
Plus généralement, quelle capacité aurions-nous à nous défendre collectivement si nous acceptions un traitement différencié entre générations. Pour la CGT, pas question de sacrifier qui que ce soit ! Pas question de se diviser !
Quels liens entre revendications professionnelles et bataille sur les retraites ?
L’avenir du régime spécial, comme du régime général, dépend très largement de la politique de l’emploi et des salaires.
Par exemple, selon les scénarios du Conseil d’Orientation sur les Retraites, les projections financières du régime général d’ici 2050 peuvent passer d’un déficit de 100 milliards à un excédent de 100 milliards selon l’évolution du taux de chômage !!!
C’est la même chose pour notre régime spécial.
Les économistes prévoient une baisse progressive du nombre de retraités de 251 000 actuellement à 185 000 en 2050.
Du côté des actifs, plusieurs scénarios sont possibles :
- La poursuite des suppressions d’effectifs à 2 % par an, qui nous ferait passer à 75 000 agents en 2050 ;
- La stabilisation du nombre de cheminots à 139 000 ;
- L’extension du régime à toute la branche ferroviaire (passage à 160 000 affiliés) ;
- L’extension à la branche + la réinternalisation des charges de travail sous-traitées (passage à 240 000).
Dans tous les cas, le déficit actuel (3,3 milliards) baisserait.
Si les revendications de la CGT étaient pleinement appliquées (élargissement du régime à la branche et réinternalisation des charges sous-traitées), le déficit serait pratiquement supprimé (réduit à 450 millions).
En plus de la question de l’emploi, plus la politique salariale est importante, plus le déficit se réduit.
Exiger de l’emploi et des augmentations de salaires, c’est aussi défendre nos retraites !
RETRAITES + REVENDICATIONS D’ENTREPRISE = VRAIES SOLUTIONS !