La sécurité ferroviaire n’a pas de FRONTIÈRE !
Depuis des décennies, la dérégulation contraint financièrement les compagnies ferroviaires à plus de productivité au détriment des personnels et de leurs formations.
Même quand il est dû à une erreur humaine, un accident est le résultat de l’accumulation de multiples circonstances à l’origine desquelles on trouve toujours le fruit des politiques libérales. Le ferroviaire a toujours fait de la sécurité sa priorité mais qu’en est-il aujourd’hui ? Italie, Royaume – Uni, Allemagne, France, Espagne, Luxembourg, Belgique, pas un pays n’est épargné par la liste des accidents tragiques de ces dernières années.
L’accident d’Hatfield (Angleterre) en 2000 (7 morts, 22 blessés) révéla la négligence du réseau après sa privatisation. Le GI Railtrack coté en Bourse a été par la suite remplacé par Network-rail à but non lucratif.
L’accident le plus emblématique est survenu en Italie à Viareggio en 2009. Un train de citerne contenant des matières inflammables avait déraillé et l’explosion qui suivit fit 32 morts et 126 blessés.
Cet accident a révélé que le suivi de la maintenance était rendu difficile par la multiplication des opérateurs privés et la réalisation d’opérations de maintenance dans d’autres pays. Les textes législatifs sur les STI1 ont été, depuis, modifiés en 2013.
En Espagne, l’accident de Saint-Jacques-de- Compostelle, au-delà de l’erreur humaine, a mis en exergue la défaillance des jonctions entre les lignes à grande vitesse équipées en ERTMS2 et la ligne classique.
Les « soucis d’économies » ont fait 79 morts. Le conducteur ainsi que 8 employés du GI3 espagnol ont été condamnés.
En Belgique, sept ans après l’accident de Buizingen qui avait fait 19 morts, le parquet a décidé de poursuivre le conducteur mais également Infrabel et la SNCB qui risquent 600 000 euros d’amende.
Mannheim, Zoufftgen, Brétigny-sur-Orge sont autant d’accidents dont les enquêtes et les procédures judiciaires sont encore en cours. La mise en oeuvre d’une culture de sécurité sans blâme paraît essentielle et les syndicats européens au sein d’ETF ont proposé de mener une étude afin de promouvoir la « juste culture », En bref Élections au sein d’ETF Giorgio Tuti, secrétaire du syndicat de transport SEV (Suisse) a été élu président de la section ferroviaire d’ETF. Les membres composant le bureau sont : Maria Cristina Marzola (CGIL, Italie), Robert Slaty (VSZ, Hongrie), Daniéla Zlatkova (FTTUB, Bulgarie), Christian Tschigg (CISL, Italie), Marion Carstens (EVG, Allemagne), Henriq Horup (DJF, Danemark) et David Gobé (CGT, France). Dans la Section Transport Urbain, notre camarade Alain Sutour (CGT) a été réélu président de la section. 1 STI : spécifications techniques d’interopérabilité. 2 ERTMS : système européen de surveillance du trafic ferroviaire. 3 GI : gestionnaire d’infrastructure. DR dans toutes les entreprises car la sécurité n’a pas de frontière.
Cette culture de la sécurité doit prendre en compte les facteurs qui influent sur l’organisation dans son ensemble et la capacité de l’entreprise à traiter les erreurs. Pour cela Il paraît essentiel de promouvoir :
• une véritable analyse de l’apparition de problèmes de sécurité, y compris les facteurs systémiques ;
• l’équité en ce qui concerne les mécanismes de sanction ;
• l’adaptation des organisations pour faire face aux situations délicates ;
• la mise en place d’une relation de confiance entre les différents niveaux hiérarchiques d’une organisation afin de favoriser une gestion constructive de la sécurité.
Il est nécessaire d’apprendre des accidents et des incidents à travers les enquêtes de sécurité afin de prendre les mesures appropriées pour empêcher la répétition de tels événements. Il est donc important de créer un environnement où les événements sont rapportés par les employés non pas sous couvert de la crainte d’une sanction, mais en assurant un comportement responsable de tous.
David GOBE, membre du bureau de l’ETF, membre du Pôle fédéral Europe/Inter.
1 – STI : spécifications techniques d’interopérabilité.
2 – ERTMS : système européen de surveillance du trafic ferroviaire.
3 – GI : gestionnaire d’infrastructure.
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En bref
Élections au sein d’ETF
Giorgio Tuti, secrétaire du syndicat de transport SEV (Suisse) a été élu président de la section ferroviaire d’ETF. Les membres composant le bureau sont :
Maria Cristina Marzola (CGIL, Italie),
Robert Slaty (VSZ, Hongrie),
Daniéla Zlatkova (FTTUB, Bulgarie),
Christian Tschigg (CISL, Italie),
Marion Carstens (EVG, Allemagne),
Henriq Horup (DJF, Danemark)
et David Gobé (CGT, France).
Dans la Section Transport Urbain, notre camarade
Alain Sutour (CGT) a été réélu président de la section.