Une fraternité RÉAFFIRMÉE
Une délégation de notre fédération a été invitée au début du mois de novembre au Vietnam afin de consolider des décennies de coopération syndicale.
Depuis longtemps déjà, les dirigeants syndicaux et politiques vietnamiens entretiennent une relation particulière avec la France, la CGT et le Parti communiste français (PCF).
Un lien historique
Des liens étroits se sont tissés au fil du temps, à travers les luttes, mais aussi du fait de la présence française de longue date dans cette région d’Asie. La CGT y a été particulièrement active durant la guerre pour la réunification du nord et du sud du Vietnam (de 1955 à 1975). Notre fédération et toute la CGT ont agi régulièrement pour exiger la fin de la guerre impérialiste américaine et l’arrêt des combats, ce qui les a conduits à s’opposer aux actions de l’armée française dans la région où nous n’avions aucune légitimité. Nous avons pu constater l’étroitesse de ces liens dans plusieurs musées, tant à Hanoï (la capitale) qu’à Hô-Chi-Minh-Ville (ex Saïgon). L’architecture et la culture françaises font partie intégrante de l’histoire de ce pays. Les chemins de fer n’échappent pas à la règle. Certains ateliers du matériel et des gares notamment, témoignent de l’influence architecturale française.
Paradoxes
De manière générale, le pays est en plein essor, mais l’ouverture progressive à l’économie de marché engendre des inégalités. La population n’est globalement pas riche, mais le « vivre ensemble » que nous avons pu constater au quotidien pourrait bien être jalousé par nos sociétés occidentales, de plus en plus individualistes. Le développement à grande vitesse des villes et de l’économie impose une modernisation des infrastructures de transport sans précédent. Si l’héritage historique du chemin de fer à voie métrique et le retard technologique sont un frein à l’essor du ferroviaire, le potentiel est là. Il est donc impératif de développer les coopérations.
Bilan
Notre délégation a rencontré des dirigeants syndicaux et des responsables d’entreprises dans le domaine des infrastructures, du matériel et des gares. Si l’organisation du système ferroviaire présente quelques similitudes à la nôtre, les rapports syndicaux sont, eux, complètement différents. Cette visite d’une semaine aura permis un approfondissement de nos connaissances de ce merveilleux pays. Les rencontres avec nos homologues nous ont démontré toute la pertinence d’un syndicalisme mondial, mutuellement profitable. C’est ainsi que la fédération s’est engagée avec enthousiasme à poursuivre le travail syndical aux côtés de nos camarades vietnamiens.
La délégation CGT.
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Géographie
Le Vietnam est une république socialiste. Sa superficie est de 330 967 km2 pour 92,7 millions d’habitants (en 2016). Il est bordé au Nord par la Chine, à l’Ouest par le Laos, le Cambodge et le golfe de Thaïlande et par la mer de Chine méridionale à l’Est et au Sud. Sa capitale est Hanoï.
Histoire
Les Français occupent le Vietnam à partir de 1862. Le Second Empire français s’empare alors de la Cochinchine, partie sud du pays et parachève son occupation en 1880 grâce à l’expédition du Tonkin. Dans les années 1930, le Parti communiste indochinois, dirigé par Nguyen Aï Quoc, futur Hô Chi Minh, organise des insurrections, durement réprimées. Les nationalistes vietnamiens modérés et l’Empereur Bảo Đại tentent d’obtenir, par la négociation, une autonomie accrue, mais n’ont pas plus de succès. En 1945, le Japon, qui occupait l’Indochine française depuis 1940, démantèle l’appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire. La reddition japonaise, quelques mois plus tard, permet au Viêt Minh, front nationaliste dirigé par le parti communiste de Hô Chi Minh de prendre le pouvoir lors de la Révolution d’août (1945). Les Français ne parviennent que progressivement à reprendre le contrôle de l’Indochine. Hô Chi Minh tente la voie de la négociation, mais les pourparlers avortent et, fin 1946, le conflit larvé débouche sur la guerre d’Indochine. Les Français réorganisent le pays, unifiant les trois territoires au sein de l’État du Vietnam. Après leur défaite, lors de la bataille de Diên Biên Phu, ils renoncent à poursuivre un conflit ingagnable et, lors des accords de Genève de 1954, reconnaissent l’indépendance du pays.