POURQUOI LA CGT NE PARTICIPERA PAS À L’ATELIER DE LA TRANSFORMATION
Réforme du ferroviaire
La Direction veut organiser une pseudo consultation appelée « atelier de la transformation », pilotée par 4 « personnalités ». Il s’agit d’une technique managériale bien connue qui consiste à associer les salariés (ou leurs représentants) à une discussion sur les aménagements d’un projet, afin de leur en faire accepter le cadre sans aucune négociation.
La CGT n’est pas d’accord avec le cadre de la réforme ferroviaire, comme de nombreux cheminots. Nous ne nous contenterons pas de discussions cosmétiques. Si le cap est maintenu par le Gouvernement et la Direction SNCF, le recul social sera important, atelier de la transformation ou pas. Ce sont bien les axes fondamentaux du projet qui doivent être changés.
DES AXES INACCEPTABLES
La réforme se traduit par de nouvelles contraintes économiques qui se reportent sur les cheminots.
La Direction casse l’emploi et veut profiter de la suppression du Statut pour remettre en cause toutes les règles qui protègent un peu les agents (promotions, sanctions, congés, taquets sur le temps de travail…). Elle veut notamment diviser les cheminots et imposer des règles différentes entre les Sociétés Anonymes.
Accepter ce cadre, c’est se condamner à valider les reculs sociaux et à discuter sur des points insignifiants (quels critères pour le choix de la compagnie qui gérera la mutuelle obligatoire, etc…).
Les cheminots organisés par la CGT ne peuvent s’y résoudre.
DES « PERSONNALITÉS » QUI CONFIRMENT L’ARNAQUE DE LA DÉMARCHE
4 « personnalités » dites « extérieures » sont censées garantir la prise en compte de l’avis des cheminots. Mais le casting est tellement caricatural qu’aucune confiance ne peut être accordée à cet atelier patronal :
Bruno METLING : ancien DRH de France Télécom de 2010 à 2015, auteur d’un rapport en 2015 qui a inspiré une partie de la loi El Khomri sur le casse du Code du travail (notamment sur le forfait jours) …
Carole COUVERT : présidente de la CFE-CGC de 2013 à 2016, négociatrice de l’adossement de la caisse du régime spécial de l’Energie à la Sécu, signataire du pacte de responsabilité en 2014.
Olivier MAREMBAUD : ancien dirigeant SNCF, président de Kéolis puis Directeur délégué Fret de 2006 à 2008 (il a mis en place en 2007 l’un des plans qui ont affecté durablement l’activité).
Bénédicte TILLOY : ancienne dirigeante SNCF, responsable de la mise en place du yield management, de la modernisation des trains Corail et des trains de nuit, des investissements SNCF liés au Grand Paris… Nous en voyons aujourd’hui les résultats.
CE QUE LA CGT REVENDIQUE
Il faut remettre sur la table la question du financement du système ferroviaire. La hausse des investissements nécessaires pour rattraper 40 ans de retard ne peut pas reposer sur « l’argent magique » de la productivité. Il manque 1,5 milliard par an et il est de la responsabilité de l’Etat d’apporter cette somme au titre du financement du service public. Cela permettrait de financer les infrastructures et de desserrer l’étau des suppressions d’emploi dans toutes les activités.
La CGT exige également l’arrêt de la politique de dumping social (ré-internalisation des charges de travail sous-traitées, CCN ferroviaire de haut niveau pour étendre les droits à tous les salariés de la branche, maintien du Statut et du régime spécial, élévation des droits des cheminots contractuels pour les amener à égalité des « statutaires »…).
Une simple discussion ne suffira pas. La Direction et le Gouvernement lâcheront seulement s’il y a contrainte. La CGT continue donc d’appeler les cheminots à établir un nouveau rapport de forces dont l’intensité déterminera si nous parvenons à remettre en cause les axes principaux de la réforme, ou seulement à en modifier le contenu. Cela dépend de nous !
Nous pouvons faire autrement !
Commençons dès le 24 septembre prochain !