C’est lors de son 37e Congrès fédéral de Lille, en 1997, que la Fédération des cheminots prit la décision de créer l’Institut d’Histoire Sociale.
Cette initiative se situait dans le prolongement de ce qui se fit quinze ans plus tôt à l’échelon confédéral, puis successivement dans un certain nombre de régions, départements et fédérations de la CGT dans le but énoncé ainsi par Georges Séguy dès 1982 :
« Connaître l’histoire du mouvement syndical, c’est assimiler l’expérience des générations passées pour mieux comprendre les conditions nouvelles et innover en intégrant tout l’acquis de la classe ouvrière »
Ainsi, 80 ans après la création de la Fédération, le besoin se faisait ressentir de la doter d’un instrument qui aurait pour mission de rassembler le plus possible et sous diverses formes les témoignages, les traces et les empreintes de ce qui a pu contribuer à notre histoire sociale dans l’entreprise et au-delà d’elle.
Deux jalons avaient été précédemment posés dans cette direction : l’ouvrage élaboré en 1967 sous la direction de Joseph Jacquet « Les cheminots dans l’histoire sociale de la France » et « Batailles du rail », livre écrit en 1986, sous la direction de Jean Gacon.
Avec la création d’une structure permanente, l’objectif est de permettre tout à la fois la poursuite de ces réflexions, la transmission et la préservation de la mémoire de l’action syndicale, par la sauvegarde du fonds d’archives papier et photographiques.
En outre, il s’agit de susciter la réflexion sur l’intérêt que représente l’histoire sociale à partir de plusieurs aspects :
• Intérêt de montrer la part prise par la corporation des cheminots, sa Fédération CGT et ses organisations dans le mouvement social et son évolution.
• Intérêt d’en situer le rôle dans toute la complexité de son rapport au politique, à l’économique, au social et au culturel.
• Volonté de ne pas instrumentaliser l’histoire en fonction d’intérêts immédiats, ni considérer que s’agissant d’histoire on puisse avoir une conception figée.
La tâche essentielle de l’IHS est donc d’extraire de l’expérience du passé tout ce qui peut contribuer à éclairer le présent pour construire l’avenir. Autrement dit de faire un travail sur l’histoire le plus rigoureux possible, dans l’objectif de le restituer, de faciliter un passage de témoin sur la vie sociale pour aider aux actions d’aujourd’hui et à la compréhension du monde actuel.
Ce travail que nous voulons décentraliser le plus possible à partir d’un réseau de correspondants n’a pas la prétention de se substituer aux travaux d’historiens mais d’agir complémentairement (sans nous prendre pour des historiens nous-mêmes, ce que nous ne sommes pas !) ou de susciter leurs propres recherches, dont nous pouvons regretter qu’elles soient si peu nombreuses s’agissant de l’histoire sociale.
Notre institut attache beaucoup d’importance à l’histoire de proximité pour ne pas éloigner l’analyse et l’ interprétation des faits, des lieux et des militants qui, dans les syndicats, ont vécu ou ont reçu en direct les échos des évènements, des luttes, des conflits qui ont jalonné l’histoire de la corporation des cheminots.
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