Magazine cheminots
Spécial Matériel - février 2014
Le domaine Matériel est au service des différentes activités. Il couvre à ce jour l’ensemble du cycle de vie des matériels roulants, passant par les spécificités techniques à l’attention des constructeurs, l’ingénierie, les essais, la maintenance en tant que telle (opérations légères et lourdes, les révisions, transformations et rénovations) et enfin la destruction.
Il a pour mission principale de fournir les activités de la SNCF en matériels roulants, le tout dans le respect de certains critères liant :
Elles induisent notamment le fait que notre fonction doit être dotée de moyens nous permettant d’être réactifs aux besoins de transport confiés par les Autorités Organisatrices de transport (État/Régions), de faire preuve d’efficacité économique et d’être garants de la sécurité des circulations.
La politique de la direction du Matériel est marquée par la recherche permanente de productivité et de baisse des coûts de la maintenance.
Les conséquences d’une telle démarche menacent la qualité du service public et la sécurité des voyageurs. Pour les cheminots, cela se traduit par :
Alors que tous les cheminots et les citoyens ont été douloureusement marqués par la catastrophe de Brétigny-sur-Orge, la direction de la SNCF, soutenue par le gouvernement, poursuit sa politique comme si de rien n’était.
La politique de détente des pas de maintenance afin de réaliser les 30 % d’économies
préconisées dans « Excellence 2020 »ne nous conduira-t-elle pas à une autre catastrophe ?
Jacques Auxiette, rédacteur d’un rapport parlementaire sur le transport ferroviaire régional, fait partie de ceux qui veulent externaliser la maintenance du matériel roulant. Par ailleurs président de la Région Pays de la Loire, il a créé une association regroupant neuf Régions afin de pouvoir acheter et gérer le matériel roulant sans passer par la SNCF. Il n’écarte pas l’idée de faire réaliser la maintenance par les constructeurs.
Cette démarche présente un risque majeur : une région qui n’aura pas de moyens financiers suffisants adaptera ses règles de maintenance.
De plus, la maintenance niveau 4 et 5 est mise en péril par une volonté des activités de ne pas financer ce type de travaux.
Dans le groupe SNCF, des prestations de maintenance et d’ingénierie aux coûts adaptables existent déjà, via la filiale Masteris, qui accepte l’idée de réaliser une « maintenance low cost ». Ces agissements remettent aussi en cause la rénovation dans les technicentres industriels. La CGT n’accepte pas l’idée d’une maintenance à plusieurs vitesses sur le territoire national. Établir des règles nationales de maintenance en fonction de l’expérience et de l’expertise de tous est une garantie pour uniformiser la sécurité de l’exploitation ferroviaire, la qualité, le service rendu aux usagers et, bien sûr, contre les surcoûts et le gâchis.
La mutualisation en fonction des besoins de maintenance (multiactivité Fret, Infra, Grandes lignes, Transport régional ou grande vitesse) est une source d’efficacité, car elle permet de respecter les métiers du matériel. De cette façon, on retrouve la pertinence des formations initiales et de la formation continue, le respect du dictionnaire des filières et des emplois repères. Rappelons que la maintenance n’est pas un coût : sans elle les trains ne rouleraient plus.
*Jacques Auxiette a été chargé par le gouvernement le 30 octobre 2012 de formaliser les attentes et les propositions des régions en tant qu’autorités organisatrices pour les services régionaux de voyageurs dans le cadre de la réforme du système ferroviaire.
Spécial Matériel - février 2014
Les cheminots du Matériel