LES CHEMINOTS DE LA SUGE SOUS TENSION
Surveillance générale
Les restructurations s’intensifient un peu plus chaque mois au sein de la direction de la Sûreté. Modification des régimes de travail et/ou des horaires de travail, suppression de la présence SUGE dans plusieurs créneaux horaires, application de la réglementation contraire aux textes en vigueur, fusions, suppressions de postes, sont autant d’exemples de ce que fait quotidiennement supporter la direction de la Sûreté aux cheminots de la SUGE.
Les projets, qui s’empilent les uns derrière les autres, répondent en tous points aux exigences de l’ARAFER de réduction du coût horaire de l’agent SUGE. Ils sont, avant tout, la conséquence directe du modèle économique que la direction persiste à maintenir : la contractualisation.
Plutôt que d’imaginer un autre mode de financement de la SUGE lui permettant d’être au service de l’ensemble des activités tout en conservant la pleine maitrise de l’opérationnel sûreté, la direction de la Sûreté poursuit dans cette voie qui, pourtant, fragilise l’avenir même du métier, puisqu’il permet aux activités SNCF de mettre en concurrence (déloyale) la SUGE avec les entreprises (florissantes) de sécurité privée.
Si la direction de la Sûreté ne tarit pas d’éloges sur ce modèle économique (lui permettant au passage de dégager des marges bénéficiaires conséquentes), les cheminots de la SUGE expriment un avis radicalement opposé, puisque c’est à travers leurs conditions de travail que s’opère la variable d’ajustement du coût horaire. A cela s’ajoute également l’impact sur la vie personnelle de chaque agent SUGE à qui l’on exige d’adapter ses contraintes familiales en fonction des décisions prises par la direction de la Sûreté.
Elaborées en ce début d’année, la direction met en oeuvre des directives d’application immédiates reprises dans son plan de performance économique faisant office d’une feuille de route données aux DZS.
Organisation du travail, récupération du temps de travail, lutte contre l’absentéisme, maîtrise des EVS… aucun sujet ne manque à la panoplie des décisions qu’entend imposer la direction aux cheminots de la SUGE pour augmenter leur taux de productivité, et donc de rentabilité.
Sur la région de PARIS EST ou celle de PARIS SUD EST, les DZS tentent un passage en force en voulant modifier en profondeur l’organisation du travail en place (modification d’horaire et de régime de travail). La méthode est d’autant plus brutale qu’elle n’est accompagnée d’aucune information, concertation et négociation avec les représentants du personnel, pas plus d’ailleurs que l’organisation du travail ne fait l’objet d’une analyse mesurant les conséquences sur l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle ou sur les conditions de travail.
La direction impose, les cheminots de la SUGE doivent s’exécuter !
C’est ce que souhaite la direction, mais c’est pourtant une autre décision que les cheminots de ces DZS ont pris en s’opposant à la mise en place de ces projets. Pour faire entendre cette opposition, une Démarche de Concertation Immédiate a été déposée par la CGT mi-novembre 2018, suivie d’un préavis de grève pour le 06 décembre 2018 où les cheminots de la SUGE de Paris Est sont appelés à se mobiliser.
Au-delà de ce que voudrait imposer la direction aux agents de la SUGE de Paris Est et Paris Sud Est, c’est une application stricte de son plan de performance que la direction de la Sûreté met en oeuvre sur chaque DZS.
La prise de conscience et la mobilisation des cheminots de la SUGE devient aujourd’hui plus qu’une nécessité, si ce n’est une évidence.
Pour autant, la CGT appelle les cheminots de la SUGE à faire preuve de vigilance et de responsabilité en ne succombant pas aux appels à s’inscrire dans des formes d’actions irresponsables qui pourraient les mettre immédiatement en difficulté.
Aussi, la CGT ne peut qu’exprimer son désaccord sur le mode d’action véhiculée notamment sur les réseaux sociaux par certains représentants syndicaux, qui, peut-être par manque de courage, font le choix de se cacher derrière l’anonymat de ces moyens de communication plutôt que d’afficher leurs propositions revendicatives.
Les cheminots de la SUGE doivent pouvoir se faire entendre en s’organisant et en s’inscrivant dans une démarche revendicative concertée et structurée. C’est la proposition qui leur est faite par la CGT, qui a pris la décision de déposer une DCI nationale et des DCI dans chaque DZS autour des projets en cours.
La CGT invite chaque cheminot de la SUGE à se rapprocher des militants CGT afin de décider avec eux des actions appropriées à mettre en oeuvre sans délais pour faire dévier la direction de la Sûreté dans les choix néfastes qu’elle tente d’imposer par la force.
Le passé nous fait la démonstration que chaque avancée à la SUGE n’a pu être obtenue que par une mobilisation importante des cheminots (IPA, ICPA, alignement du Taux ICPA Paris/Province, mise en place des qualifications D opérationnelles, etc.)
Reçue ce lundi 03 décembre 2018, dans le cadre de la DCI nationale, la délégation CGT a alerté la direction de la Sûreté sur le mécontentement général dans le service, tout en pointant sa responsabilité dans la situation évoquée.
La CGT a exigé l’arrêt des projets en cours et que des discussions s’engagent immédiatement dans les DZS autour des revendications des cheminots de la SUGE que porte la CGT. C’est tout le sens des DCI déposées dans les DZS.
A l’échelon national, la CGT a sommé la direction d’ouvrir de réelles négociations autour de propositions que nous portons depuis des mois dans les différentes bilatérales demandées à notre initiative (mise en place d’un accord agression spécifique sûreté, augmentation du nombre de qualifications D opérationnelles, organisation du travail préservant l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle, pénibilité, parcours professionnel en fin de carrière, respect de la règlementation…).
Toutes ces revendications légitimes doivent enfin être entendues pour redonner du sens, de la reconnaissance et de l’attrait au métier, mais elles ne pourront l’être qu’avec des agents SUGE mobilisés, rassemblés et organisés !